Coffre à outils – Gagnez en expérience Le vieillissement actif fait ses preuves dans le monde

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15 septembre 2023
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Les gestionnaires de PME devraient tout mettre en œuvre pour attirer et fidéliser le personnel expérimenté de 60 ans et plus. Ces personnes sont moins présentes sur le marché du travail au Québec que dans les autres provinces et plusieurs pays développés. Et si le taux d’activité canadien de ce groupe d’âge est légèrement supérieur à la moyenne de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), il se situe bien en dessous de ceux de plusieurs pays membres de l’OCDE, notamment ceux de l’Europe du Nord.

« Non seulement le taux d’activité des personnes de 60 ans et plus est plus faible au Québec que dans les autres provinces, mais les employeurs d’ici n’ont pas le réflexe premier de se tourner vers le personnel expérimenté », déplore Denis Hamel, vice-président, Politiques de développement de la main-d’œuvre au Conseil du patronat du Québec (CPQ).

Portrait de la situation : le Québec, le Canada et les autres pays 

En moyenne au Québec, les gens prennent leur retraite à 61 ans, soit deux ans plus jeunes que la moyenne canadienne, qui est de 63 ans.  

Par ailleurs, on estime que près de 40 % de la population québécoise de 60 à 69 ans travaille alors que la moyenne des pays de l’OCDE se situe autour de 43 %. Au Japon, cette moyenne s’élève à 62 % et en Scandinavie, elle tourne autour de 53 % selon les pays. 

« On est en bonne position pour faire du rattrapage, souligne M. Hamel. Si on rattrapait l’Ontario, dont la population de 60 ans et plus encore sur le marché du travail est de 46 %, c’est presque 77 000 personnes de plus qui seraient sur le marché du travail pour pourvoir nos 200 000 postes vacants. » 

Le message du CPQ aux employeurs est simple : en changeant votre façon de faire au niveau du recrutement et de la gestion de l’entreprise au quotidien, vous pourriez attirer et retenir des gens qui autrement seraient sur le point de quitter le marché du travail. 

Les 4 bonnes pratiques du vieillissement actif  

Une revue de la littérature nous apprend, entre autres, que les pays nordiques ont développé une « stratégie dite de vieillissement actif et organisé une mobilisation sociale autour de l’emploi des personnes âgées ».  

Ces pays ont lancé de vastes campagnes d’information et de formation en direction des entreprises pour les inciter à garder ou à embaucher la main-d’œuvre vieillissante. Parmi les meilleures pratiques, on note « une moins grande pénibilité du travail, un fonctionnement moins hiérarchique et une meilleure prise en compte des aspirations du personnel ». 

Pour les PME québécoises, ce sont des pistes prometteuses. 

      1. Ouverture et flexibilité 

Le Québec est un pays de PME, et c’est dans cette catégorie que les employeurs ont le plus de difficulté à retenir le personnel expérimenté, remarque le vice-président du CPQ. 

« Dans les entreprises de 15, 20 employé·e·s, la perception des gestionnaires est qu’il est difficile de faire des accommodements pour les 60 ans et plus alors qu’il semble y avoir plus d’ouverture à accorder cette flexibilité aux autres générations plus jeunes qui, elles aussi, veulent un aménagement de leur temps de travail et plus de temps pour les loisirs. » 

La meilleure pratique est donc de faire preuve d’ouverture et de flexibilité. Les gestionnaires peuvent, par exemple, permettre à une personne de travailler 3 jours par semaine. Car dans les faits, garder 4 ou 5 personnes en emploi pour 3 jours par semaine c’est beaucoup mieux que d’avoir des postes vacants.  

« Mais cette façon de faire n’est rien de moins qu’une minirévolution à l’intérieur de chaque entreprise », rappelle Denis Hamel. 

      2. Aménagement et organisation du travail 

Pour une bonne partie des soixantenaires qui continuent de travailler, le marché du travail constitue une façon de s’émanciper; ces personnes aiment leur travail, veulent socialiser et sont fières de leur contribution. 

C’est précisément en fonction de cette réalité qu’un employeur peut intervenir et changer les choses auprès de cette clientèle, explique le vice-président.  

« La clé pour retenir les personnes de 60 ans et plus, c’est la flexibilité dans l’horaire de travail; il faut penser au-delà des semaines de travail de 5 jours, à 40 heures par semaine avec 2 semaines de vacances. » 

      3. Allégement des tâches  

Les travailleurs et les travailleuses d’expérience vont généralement rester plus longtemps si on allège la charge de travail, que ce soit une charge physique ou une charge mentale de gestionnaire par exemple. 

« Les personnes soixantenaires ont plutôt envie d’agir comme consultantes, conseillères ou encore comme mentores; c’est un rôle valorisant. On remarque que c’est exactement ce qu’offrent les entreprises qui ont un taux de travailleurs et travailleuses d’expérience plus élevé. » 

      4. Formation 

Les employeurs, selon le CPQ, offrent moins de formation à leur personnel dès qu’il atteint le milieu de la cinquantaine. Pourtant, la bonne pratique, si on souhaite garder ces gens au travail, est d’offrir de la formation. 

« Il faut se défaire de cette perception qui veut que les personnes de 60 ans et plus ne soient pas bonnes en technologie. Les études confirment d’ailleurs que les équipes intergénérationnelles sont beaucoup plus imaginatives et beaucoup plus efficaces que celles qui regroupent une même génération. L’idéal, c’est d’avoir une variété de gens sur les plans de l’âge et de la formation. » 

 

Ce sujet vous intéresse et vous souhaitez en savoir plus? Consultez la Revue de la littérature et des sondages d’opinion du projet « séduction 60-69 ans » ci-dessus. 

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