Francophonie économique : « le français, notre marque de commerce »

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18 mars 2024

Dans un environnement économique marqué par une intense compétitivité et une pénurie de main-d’œuvre, la langue française représente à la fois un atout et un potentiel de développement d’affaires pour les gestionnaires de PME.

C’est la vision qui anime le Conseil du patronat du Québec, dont la stratégie est de harnacher ce potentiel pour le mettre au service des entrepreneurs d’ici et du monde francophone. Karl Blackburn, président et chef de la direction du CPQ, explique :

« Le Québec recèle un potentiel immense en raison de son profil linguistique unique. Nous le savons tous en tant que Québécoises et Québécois : notre nation est souvent imagée à l’instar du petit village gaulois d’Astérix, isolé et différent de tous ceux qui l’entourent. Cependant, notre langue française que nous adorons nous permet de rejoindre une communauté internationale qui, je le crois sincèrement, permet au Québec de servir de tremplin pour tous les entrepreneuses et entrepreneurs de la province : la francophonie. »

La francophonie comme moteur économique

Rappelons quelques chiffres importants : la francophonie représente 321 millions d’individus, 20 % du commerce mondial de marchandises, 16 % du PNB mondial et occupe le troisième rang des langues d’affaires les plus utilisées dans le monde. Selon l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), nous devrions être plus de huit cent cinquante millions de locuteurs francophones en 2050.

Conscient de cet énorme potentiel humain et commercial, en 2021, le CPQ jette les bases d’une future alliance en participant à la Rencontre des entrepreneurs de France et en signant la Déclaration de Paris sur le renforcement de la francophonie économique.

« Ces acteurs économiques se sont donné comme mission d’assurer le développement de l’économie francophone à l’échelle internationale et de favoriser les échanges commerciaux entre les pays de la Francophonie », rappelle le président Karl Blackburn.

Cette initiative mène à la création, en 2022, du premier réseau d’entreprises de l’espace francophone, l’Alliance des patronats francophones (APF), à laquelle adhèrent 29 organisations provenant de 28 pays et dont Karl Blackburn est le trésorier et vice-président.

5 engagements du CPQ pour soutenir le développement des affaires des PME dans la francophonie économique

Pour le CPQ, l’Alliance des patronats francophones représente le fer de lance d’un positionnement stratégique visant à soutenir les entreprises québécoises dans le développement de leurs affaires. Voici comment :

  1. Au sein de l’AFP, le CPQ copilote le groupe de travail sur la formation professionnelle, un enjeu qui touche particulièrement les employeurs du Québec et du Canada, et travaille sur la possibilité de créer un visa d’affaires francophone;
  2. Afin de favoriser la rencontre entre les chefs d’entreprises de différentes nationalités et de dynamiser les échanges et les flux économiques dans l’espace francophone, l’APF organise chaque année, dans un pays différent, la Rencontre des entrepreneurs francophones (REF);
  3. En 2023, ce rendez-vous économique du secteur privé se tient à Québec et attire 800 délégués d’affaires d’une trentaine de pays. Les résultats sont impressionnants : 50 % des participants estiment avoir observé des retombées économiques de plus de 100 000 $ à la suite de l’événement;
  4. En 2024, le CPQ compte participer à plusieurs missions économiques; il sera notamment présent à la mission de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) en Roumanie et en Amérique du Nord, à la Rencontre des entrepreneurs francophones au Maroc en mai et au Sommet de la Francophonie à Paris en octobre.
  5. Avec la participation financière de l’Office québécois de la langue française (OQLF), le CPQ soutient les PME dans l’adoption des obligations en vertu de la Charte de la langue française à travers son initiative « Le français comme langue de travail ». Les gestionnaires souhaitant être contactés pour obtenir de l’aide, peuvent en faire la demande ici.

Les avantages du français en entreprise

Pour les PME du Québec, les avantages de cette mobilisation patronale en faveur de la francophonie sont sans équivoque, comme l’explique Karl Blackburn.

 « Alors que le Québec connaît une forte croissance, la francophonie économique représente un double avantage : elle multiplie les occasions daffaires à saisir à travers le monde et il sera plus facile dattirer chez nous des entreprises étrangères. La francophonie a aussi un potentiel intéressant sur le plan de la main-d’œuvre puisque les trois quarts des francophones dans le monde auront moins de 30 ans en 2060. »

Devant l’importance croissante de la francophonie pour les milieux d’affaires québécois et canadien et le potentiel considérable qu’elle représente, les gestionnaires ont tout intérêt à s’inscrire dans ce mouvement et à soutenir la vitalité du français dans le monde des affaires.

« Notre marque de commerce, c’est notre langue et celle-ci est propice à de nouvelles occasions pour nos entreprises, souligne M. Blackburn. Les Québécois ont ce premier réflexe de se tourner vers nos plus proches voisins, les États-Unis, mais il y a tout un pan à découvrir de l’autre côté de l’océan Atlantique. »

Les PME peuvent jouer un rôle actif dans la consolidation de la francophonie économique, notamment en profitant des services de Francisation Québec. Ce service gouvernemental offre un accompagnement concernant les démarches d’apprentissage du français en entreprise.

Finalement, le CPQ, dans le cadre d’un partenariat avec l’Office québécois de la langue française, met à la disposition des gestionnaires des outils pour aider les entreprises à remplir leurs obligations linguistiques.

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