Cultiver une performance saine : comment favoriser de saines habitudes en télétravail et en mode hybride?

Cofondatrice et présidente de De saison, Julie Tremblay-Potvin est stratège principale, culture organisationnelle. Elle est également formatrice et facilitatrice.

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Confrontées à la nouvelle réalité qui se dessine dans le milieu professionnel, les entreprises ont commencé à établir leurs politiques de télétravail, dans lesquelles le mode hybride semble destiné à occuper une place prépondérante. Parmi les modifications qu’entraîne la réorganisation du travail, on retrouve notamment la gestion de la performance.

Les avantages de la saine performance

Selon Julie Tremblay-Potvin, cofondatrice et présidente de De saison, qui propose entre autres des formations destinées à aider les professionnels à mieux composer avec les nouvelles réalités du monde du travail, « la saine performance est axée sur la santé durable : la santé organisationnelle et financière de l’entreprise est importante, mais celle des humains l’est aussi. »

Elle affirme que la pandémie nous a amenés à comprendre à quel point tout est interrelié : les événements au travail ont une incidence directe sur la santé psychologique, physique, familiale et sociale des travailleurs, tout comme les événements qui surviennent dans la vie personnelle des employés peuvent influer sur ce qui se passe dans les organisations.

« Il y a une notion d’agilité dans la saine performance, de capacité à s’adapter pour que la relation demeure gagnant-gagnant, et qu’on puisse se réajuster en cours de route », ajoute celle qui est aussi stratège principale, culture organisationnelle, formatrice et facilitatrice. Elle note d’ailleurs plusieurs avantages à ce mode de gestion :

  • pérennité de l’entreprise;
  • plus grand engagement à long terme des employés;
  • disponibilité accrue des membres de l’équipe;
  • meilleure qualité du travail effectué;
  • plus grande place pour l’innovation et la créativité;
  • impact social durable.

Saine performance et bien-être au travail

Cependant, des entreprises peuvent à tort percevoir une opposition entre bien-être au travail et performance, ce qui peut entraver la mise en place de pratiques saines, prévient la formatrice. Par exemple, si, d’un côté, l’organisation offre certains avantages à ses employés (comme des activités de groupe, des massages, etc.), mais que, d’un autre, elle préconise un mode de gestion plus traditionnel, on constatera un décalage entre deux volontés.

« L’idée derrière la saine performance, c’est de rassembler tout ça dans une stratégie globale qui prend en compte tous les besoins, tant ceux de l’organisation, des équipes et des gestionnaires que ceux des individus », note la formatrice.

Une manière différente d’évaluer le rendement des employés

Une première chose à faire pour adopter un mode de gestion axé sur la saine performance consiste à déterminer les besoins de l’entreprise, notamment ce qu’on vise comme résultats et ce qu’il faut accomplir pour durer comme organisation, dit Julie Tremblay-Potvin. « En lien avec cette réflexion, on peut évaluer le rendement des employés quant à leur apport pour combler ces besoins. Bien sûr, il faut continuer d’analyser les finances et la contribution de chacun, mais il existe d’autres indicateurs de performance qui ne sont pas nécessairement liés à ces aspects. »

1. Ajouter un volet « florissant » à son évaluation

Par exemple, chez De saison, un volet nommé florissant aborde différents aspects :

  • la création de valeur;
  • l’épanouissement;
  • l’apprentissage;
  • la créativité;
  • l’innovation.

2. Miser sur la progression

Avec la saine performance vient aussi une notion de progression, de satisfaction liée au travail accompli, indique l’experte. Un aspect qu’on néglige malheureusement souvent au profit de la productivité, par crainte de manquer de temps et d’affecter le rendement. Pourtant, il apporte de la valeur sur le plan de l’innovation et permet à l’entreprise de se démarquer, ce qui est d’autant plus important dans le marché actuel, où sévit durement une pénurie de main-d’œuvre.

3. Établir une relation

La culture de saine performance se caractérise notamment par un souci pour la santé de ses équipes, entre autres en ce qui concerne leur lien à l’entreprise. « On doit prendre en compte les différentes facettes et effectuer une évaluation, pour analyser non seulement le rendement, mais aussi la relation entre l’organisation et l’employé, afin de mettre l’accent sur le développement de la carrière de celui-ci. On se trouve ainsi dans une relation et non dans une transaction, où on se contente de verser un salaire en échange d’un travail. »

Les dangers d’une performance malsaine

Baser son mode de gestion de la performance sur la seule productivité peut avoir des répercussions négatives non seulement sur la réputation et l’attractivité de l’entreprise, mais aussi sur la santé des individus. « On passe tellement de temps au travail que parfois, on le planifie comme si rien d’autre n’existait. Tout le monde est tombé dans la culture de surperformance, où il faut toujours faire plus, faire mieux. Cela peut nous mener à négliger nos autres rôles. »

D’où l’importance d’adopter un mode de gestion de la performance qui permette de créer un équilibre entre les sphères professionnelle et personnelle afin de favoriser le bien-être des employés et la pérennité de l’entreprise.

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