La francophonie économique : un atout pour les PME québécoises

La francophonie d’affaires ne serait rien de moins qu’un trésor inexploité d’occasions économiques à la portée des PME québécoises. Pour que les entreprises du Québec puissent profiter des avantages économiques offerts par la communauté francophone internationale, le CPQ s’engage à utiliser la francophonie comme tremplin. Denis Hamel, vice-président du Conseil du patronat du Québec, a répondu à nos questions sur le sujet.

L’importance de la francophonie dans le monde des affaires

La francophonie occupe une place de premier plan dans le monde :

• nous sommes plus de 300 millions de francophones, soit des marchés qui donnent accès à des communautés un peu partout sur la planète;
• le français est la cinquième langue la plus parlée dans le monde et la quatrième langue la plus courante sur Internet;
• le français se parle sur les cinq continents;
• la population francophone est très jeune;
• d’ici 2050, la Terre sera peuplée d’un demi-milliard de francophones.

« C’est bien de partager une langue avec autant de monde, mais on note en même temps que le Québec a très peu d’échanges, très peu de relations avec les différents pays francophones, à l’exception de la France », souligne Denis Hamel, vice-président du Conseil du patronat du Québec.

C’est ainsi que l’idée de créer un espace économique francophone a germé dans la tête des patronats de la communauté francophone internationale.

« Entre patronats, nous unissons nos forces pour créer un lieu permettant de mieux se connaître, d’augmenter les échanges commerciaux, de partager les bonnes pratiques et de voir ce qu’on peut faire en ce qui concerne la main-d’œuvre, entre autres.

La francophonie mondiale, si on exclut la France et l’Europe de l’Ouest, se caractérise par une population très jeune et scolarisée qui est aux prises avec un taux de chômage très élevé; exactement la situation contraire du Québec dont la population est vieillissante et le taux de chômage, très faible. »

Le CPQ est convaincu : il y a une foule d’avantages à travailler ensemble pour développer nos économies respectives et à se servir de la francophonie comme tremplin.

Créer des liens entre le Québec et d’autres communautés francophones

« Plusieurs entreprises québécoises sont présentes en Afrique, précise M. Hamel. Notre objectif est de multiplier ces occasions d’affaires en ouvrant, pour nos PME, le marché de l’Afrique du Nord et de l’Afrique subsaharienne. Cela donnerait lieu à la fois à :

• des investissements et des échanges;
• des coentreprises;
• la possibilité d’ouvrir des succursales et de faciliter la mobilité de la main-d’œuvre entre les entreprises d’ici et celles de l’Afrique.

Autant de formules qui faciliteraient le rapprochement entre le Québec et les pays d’Afrique.

La croissance économique et humaine, elle est là, elle est en Afrique, affirme M. Hamel. Notre but est d’établir, avec les pays d’Afrique, une relation gagnant-gagnant. Notre volonté est également de favoriser l’établissement en Afrique d’entreprises québécoises afin qu’elles puissent bénéficier d’une main-d’œuvre locale et participer au rehaussement de leurs compétences.

L’Afrique, pour nous, représente un nouveau marché; la possibilité pour nos PME d’aller chercher de la main-d’œuvre qualifiée, d’établir des contacts et de nouer des relations d’affaires. Les entreprises qui sont en pénurie de main-d’œuvre, comme c’est le cas actuellement, sont des entreprises qui sont forcées de refuser des contrats et qui sont coincées dans leur développement.

Étant donné que 98 % de nos entreprises comptent moins de 500 employés, c’est normal que le CPQ puisse leur donner un coup de pouce; on tente de leur tracer le chemin en favorisant des rencontres comme celles qui vont avoir lieu à la fin du mois d’octobre. On a souvent pensé que L’Afrique était la chasse gardée de la France; mais non, c’est la francophonie et le Québec a certainement droit de cité. »

Se rassembler entre francophones

C’est dans ce contexte que le président et chef de la direction du CPQ, Karl Blackburn, se rendra à Abidjan, en Côte d’Ivoire, pour prendre part à la Rencontre des entrepreneurs francophones 2022 (REF22). Les entreprises du Québec sont invitées à se joindre à la délégation d’employeurs qui se rendront à Abidjan les 27 et 28 octobre prochain.

« Nos PME sont à l’aise avec l’Europe. Les liens sont déjà établis avec les pays européens, mais nous avons un travail à faire pour faciliter les relations entre les PME québécoises et les pays d’Afrique, estime M. Hamel.

Oui, on ouvre un nouveau front! Le CPQ souhaite profiter plus activement de la communauté francophone mondiale pour répondre aux besoins des PME. Nos objectifs sont nombreux : ouvrir nos marchés et en développer de nouveaux, aller chercher de la main-d’œuvre et partager notre expertise. Pour nous, c’est une question de survie. »

Ressources

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