Que veulent les jeunes professionnels au travail?

Pierre Graff est président-directeur général (PDG) du Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ). À ce titre, il agit comme représentant patronal au sein de la Commission des partenaires du marché du travail.

Alors que le télétravail n’est plus obligatoire au Québec, bon nombre d’entreprises sont en train de rappeler leurs employés au bureau. Toutefois, elles ne peuvent reprendre la même formule qu’avant. En effet, la crise sanitaire a profondément changé le monde du travail si bien que les besoins des salariés ont évolué. C’est encore plus vrai lorsqu’on parle des jeunes travailleurs. Pierre Graff, président du Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec, nous en dit plus sur le sujet.

Des sondages sur trois ans pour mieux connaître les jeunes travailleurs

En collaboration avec le Secrétariat à la jeunesse et Micro Logic, le Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec a récemment entamé, avec Léger Marketing, une série de six sondages pour connaître l’opinion des jeunes professionnels sur les tendances qui se dessinent dans le monde du travail. L’exercice devrait durer trois ans, mais les résultats des deux premiers sondages ont déjà été publiés.

L’importance de la flexibilité

La flexibilité est un concept cher aux jeunes travailleurs. Selon les premiers résultats de la vaste enquête, plus de la moitié d’entre eux (60 %) sont susceptibles de quitter une organisation qui n’offre pas suffisamment de flexibilité quant au télétravail ou à l’horaire.

D’ailleurs, les horaires fixes n’ont plus la cote chez les jeunes. Plus des trois quarts des répondants affirment vouloir un horaire flexible qui leur permet de faire le nombre d’heures requis par semaine. De même, 59 % des jeunes professionnels accepteraient une diminution de salaire de 10 % s’ils pouvaient avoir un horaire de travail de quatre jours par semaine.

En fait, une vaste majorité (80 %) de jeunes privilégient leur vie personnelle avant leur carrière. En outre, 65 % d’entre eux seraient susceptibles de démissionner d’une entreprise qui n’accorde pas assez d’importance à leurs valeurs personnelles.

Le télétravail est aussi un élément très recherché chez les jeunes professionnels : 89 % des employés qui ont travaillé de la maison au cours de la pandémie veulent continuer de le faire.

Bien sûr, plusieurs organisations rouvriront les portes de leurs bureaux à leur personnel. M. Graff estime toutefois qu’il s’agit d’un bon moment pour repenser l’expérience offerte en présentiel.

« Ça ne fait aucun sens pour quelqu’un de se déplacer au bureau pour faire les mêmes tâches qu’il fait déjà en télétravail », croit-il. Pour lui, l’avenir des journées en présentiel est dans l’expérientiel; les employés doivent avoir envie de retourner voir leurs collègues.

Les conditions de travail recherchées

Bien que la flexibilité soit au cœur des exigences des jeunes travailleurs, il ne faut pas oublier les autres conditions de travail. Le salaire est ainsi l’élément le plus important pour plus de la moitié des répondants (60 %).

Et quels sont les avantages sociaux les plus attrayants? Il s’agit des assurances collectives pour 84 % des répondants. Viennent ensuite les fonds de pension. La formation continue est également vitale : 89 % des jeunes professionnels s’attendent à ce que leur employeur leur en offre.

De plus, la bonification à la performance semble être un élément recherché par près des trois quarts des salariés (74 %).

« Les jeunes souhaitent conserver les acquis des générations précédentes », explique M. Graff.

Cependant, les jeunes ne recherchent pas seulement des avantages sociaux. Plus de 80 % d’entre eux veulent être impliqués dans le processus décisionnel de leur organisation. Ils désirent notamment que leur gestionnaire fasse preuve de transparence.

Les jeunes veulent de la rétroaction

En milieu de travail, la rétroaction permet de renforcer ou de modifier certains comportements. Heureusement, 70 % des jeunes qui ont pratiqué le télétravail dans les derniers mois estiment en avoir eu suffisamment de la part de leur gestionnaire.

Avec le retour en présentiel, en mode hybride ou non, les employeurs devront continuer de donner de la rétroaction régulièrement à leurs collaborateurs.

Le bien-être au travail

Le droit à la déconnexion a fait beaucoup parler de lui durant la pandémie. Avec le travail à domicile, certains employés avaient plus de difficulté à tracer une frontière entre vie privée et vie professionnelle. Et les jeunes ne semblent pas faire partie de l’exception, car 59 % d’entre eux ont avoué consulter leurs courriels en dehors des heures de travail.

À ce chapitre, moins de la moitié des jeunes professionnels pensent que les mesures mises en place par leur organisation pour favoriser la santé mentale sont suffisantes. De même, 53 % des répondants estiment que les entreprises devraient offrir des programmes d’aide ou des ressources aux employés.

On le sait, le sport c’est la santé. Mais est-ce que les employeurs devraient en faire plus dans ce domaine? Oui, si l’on en croit les résultats des sondages. En effet, 55 % des jeunes aimeraient pouvoir pratiquer une activité physique pendant au moins une heure pendant leurs heures de travail.

Combattre la pénurie de main-d’œuvre

Comme on peut le constater, les jeunes professionnels recherchent la flexibilité et un milieu de travail où ils peuvent s’épanouir. En contexte de pénurie de main-d’œuvre, les gestionnaires devraient essayer de répondre, dans la mesure du possible, à leurs demandes. Cela leur permettra certainement d’afficher un meilleur taux de rétention et d’attirer plus facilement de nouveaux talents.

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