Pourquoi s’intéresser à la RSE?

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20 mars 2023

Craig possède une maîtrise en administration publique de la Harvard Kennedy School et compte plus de vingt-cinq ans d’expérience dans le domaine de la stratégie pour le développement durable, ayant conseillé des décideur∙euse∙s au sein d’entreprises, du gouvernement et de la société civile. Il a été membre du conseil d’administration d’Équiterre, l’un des groupes environnementalistes les plus influents au Canada, de même que de l’organisme Rise. Il est présentement membre du conseil d’administration de la Clinique NOVAlex, un organisme à but non lucratif créé par le seul cabinet d’avocats B Corp au Québec.

Est-ce que la raison d’être d’une entreprise se limite à créer de la richesse pour les actionnaires ou est-ce que la notion de mission corporative doit être élargie? Selon la Banque de développement du Canada (BDC), les enjeux de développement durable font partie de ce qu’on appelle la responsabilité sociétale des entreprises (RSE).

« Quand on parle de développement durable, on ne parle pas juste des arbres et du carbone, on parle aussi de prospérité et d’inclusivité, souligne Craig Ryan, directeur, Développement durable et ESG, à la BDC. Il y a trois dimensions au développement durable : économique, social et environnemental. Donc les entrepreneur·e·s québécois·e·s contribuent à la création de communautés prospères, plus inclusives et plus vertes. »

Révéler ses missions et valeurs

Si une entreprise détermine que son but ultime n’est pas seulement d’être profitable, mais aussi d’être durable en matière sociale et environnementale, il devient pertinent de structurer cette vision dans une politique de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et de viser une certification B Corp.

« Une politique RSE permet à une entreprise de transformer sa mission en y incluant une notion de valeur plus large que celle destinée aux actionnaires; cette valeur devient structurante et porteuse de bénéfice tant pour les employés que pour l’environnement et la société en général, estime M. Ryan. La RSE aide à la pérennité de l’entreprise. »

Une politique RSE, un outil de planification stratégique

La Banque de développement du Canada soutient qu’une politique RSE et la certification B Corp qui l’accompagne sont des outils qui permettent de renforcer le modèle d’affaires des PME québécoises.

« La RSE en entreprise représente le meilleur outil de planification stratégique si on veut créer un monde meilleur, comme le souhaitent beaucoup de consommateur∙trice∙s, des employé∙e∙s potentiel∙le∙s et des investisseur∙e∙s, » affirme le directeur de la BDC.

Par ailleurs, la BDC constate qu’une entreprise qui obtient une certification B Corp est une entreprise qui est bien gérée et que les banquiers remarquent. Au Québec, une centaine d’entreprises sont certifiées B Corp ou en voie de l’être, alors que quelque 4 000 personnes utilisent l’outil.

Une démarche à long terme

La BDC recommande aux entreprises d’utiliser l’évaluation B Corp comme un outil de planification stratégique.

« C’est confidentiel, c’est gratuit et c’est utilisé par des centaines de milliers d’entrepreneur∙e∙s à travers la planète. On peut naviguer dans cet outil pendant plusieurs années sans entamer le processus de certification officiel, souligne Craig Ryan. La meilleure façon de faire, c’est de ne pas viser la certification tout de suite parce que c’est assez exigeant. »

Les entrepreneur.e.s apprécient cet outil d’évaluation parce qu’ils∙elles apprennent beaucoup. Les questions posées varient en fonction de la région où évolue l’entreprise, de la taille de celle-ci et de son secteur d’activité. Cette première étape est donc à la portée de toutes les PME.

« Il n’est pas question de se comparer avec des entreprises comme Danone ou Cascade, par exemple. Un magasin de souliers va être comparé avec d’autres vendeurs de souliers à travers la planète. Ainsi, si on n’a pas de réponse à une question, ce sont les pairs partout dans le monde qui nous proposent leurs réponses et leurs réflexes en matière de développement durable. »

Des ateliers de formation à la certification B Corp

La BDC encourage les gestionnaires à prendre connaissance de l’outil B Corp et à l’explorer pour en découvrir les différentes facettes.

« B Corp, c’est un outil de planification stratégique, c’est un standard de certification et c’est aussi un mouvement mondial, » rappelle M. Ryan.

Pour faire connaître l’outil, B Corp offre chaque mois des ateliers d’information. La BDC propose aussi des séances d’information, des ateliers et de l’accompagnement pour les gens qui s’intéressent à la certification.

La certification des entreprises : pourquoi, comment?

Une entreprise qui démarre le processus de certification B Corp devra répondre à 200 questions touchant les catégories suivantes : gouvernance, travailleurs et travailleuses, environnement et communauté.

L’idée est de répondre aux questions dans le but d’évaluer l’impact positif de l’entreprise sur la société.

« Les entrepreneur∙e∙s l’adorent parce que l’outil ne nécessite pas d’accompagnement par des professionnel∙le∙s; il a été conçu par les entrepreneur∙e∙s, pour les entrepreneur∙e∙s, affirme M. Ryan. Dans toutes les catégories, les questions aident à structurer les façons de penser; c’est un outil super logique. Et, chaque fois qu’un∙e utilisateur∙trice rencontre un concept qu’il∙elle ne connaît pas, l’outil B Corp l’explique en détail. »

La note de passage est de 80 points sur 200 points possibles, donc pas de pourcentage. Mais 80 points sur 200, c’est difficile à obtenir, soutient le directeur de la BDC.

Favoriser la certification grâce au développement durable

Une entreprise qui voudrait éventuellement obtenir sa certification peut dès aujourd’hui mettre en place de bonnes pratiques.

« Pour la vaste majorité des PME, les enjeux environnementaux les plus pertinents pour leur entreprise sont la gestion des déchets et la gestion de l’eau, » rappelle Craig Ryan.

Concrètement, l’outil de validation stratégique B Corp permet aux entrepreneur.e.s de mesurer l’impact de leur entreprise sur la vie des employé.e.s, sur l’environnement et sur la communauté. Il s’agit d’un questionnement qui dépasse la notion de santé financière de l’entreprise : il mène à un sentiment de fierté entrepreneuriale.

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