Intelligence artificielle : les utilisations que vous devez connaître

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7 juin 2023

Hugues Mailhot est associé et vice-président d’Explor.ai, une société de services-conseils spécialisée dans l’intégration de l’intelligence artificielle en entreprise. Avec plus de 20 ans d’expérience en gestion, en commercialisation et en mise en place de technologies innovantes dans diverses industries, il possède une connaissance approfondie en transformation numérique et en application de l’IA dans les processus d’affaires. Son expertise se concentre sur l’identification des besoins des entreprises et la découverte d’applications de l’IA innovantes offrant un rendement élevé pour les entrepreneur·e·s. Hugues est également passionné par les technologies et l’entrepreneuriat.

De nouvelles technologies s’imposent dans le monde du travail. Les outils d’intelligence artificielle (IA) se répandent, promettant des gains de temps et une hausse de la productivité. Cependant, la transformation numérique et les applications de l’IA dans les processus d’affaires suscitent questionnement et incertitude.

« Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, les applications de l’IA deviennent non seulement pressantes, mais elles offrent un rendement intéressant pour les PME », explique Hugues Mailhot, associé et vice-président d’Explor.ai, un cabinet-conseil spécialisé en intégration de l’intelligence artificielle dans les entreprises.

Intelligence artificielle : une définition

Précisons d’emblée qu’il n’existe pas sur le marché un logiciel unique d’intelligence artificielle prêt à être implanté dans une entreprise; il s’agit plutôt d’un ensemble d’outils qui servent à prédire, à analyser ou encore à automatiser une fonction, une tâche.

« Lorsqu’on parle d’implantation de l’IA dans les entreprises, on fait référence à une combinaison d’outils, créés sur mesure, dans le but d’automatiser une tâche, de prévoir les revenus, de participer au recrutement ou d’aider à la décision, précise Hugues Mailhot. Il n’existe pas de définition universellement reconnue de l’intelligence artificielle, mais le concept implique la reproduction de certaines facultés de l’humain, par exemple, l’observation, la compréhension et la décision. »

Les multiples déclinaisons de l’intelligence artificielle

L’intelligence artificielle est une des composantes de la science des données qui est comprise comme le pouvoir d’analyser l’architecture des informations dans une entreprise. Alors qu’est-ce qu’une donnée?

« La donnée ne se limite pas à l’information qu’on retrouve dans des bases de données. Ça peut aussi être une pile de factures ou une série de CV, par exemple », explique le spécialiste.

Des applications concrètes pour répondre aux défis des PME

Les entrepreneur·e·s innovent souvent par obligation, et non par choix. D’ailleurs, M. Mailhot discute d’IA avec une dizaine de gestionnaires chaque semaine, tous et toutes à l’affût de solutions innovantes en raison des contraintes liées à la pénurie de main-d’œuvre.

« La pénurie de main-d’œuvre, c’est un peu comme le premier domino qui tombe sur les autres et qui oblige les PME à penser et à faire autrement, estime Hugues Mailhot. Devant l’impossibilité de recruter, les entreprises doivent devenir plus efficaces avec le même nombre de personnes et faire preuve d’agilité. »

Voici une série d’exemples concrets d’application de l’intelligence artificielle :

  • Faciliter les processus de recrutement : Dans le domaine des RH, les outils d’IA permettent l’analyse automatique des CV dans un processus d’embauche. L’IA permettrait d’éviter le biais des recruteur·se·s, mais attention, elle ne peut pas être plus intelligente que la personne qui l’entraîne et les données qui lui sont fournies. « Si les données d’apprentissage sont compilées à partir des CV des personnes qui sont déjà en emploi dans l’entreprise, ce modèle va tout simplement reproduire le biais de la personne chargée du recrutement, précise Hugues Maillot. Pour que l’IA serve la cause de la diversité et de l’inclusion par exemple, il faut paramétrer l’application pour qu’elle ne reproduise pas les biais humains. »
  • Simplifier les tâches administratives : Dans une entreprise, une personne avait la responsabilité de gérer l’information de deux systèmes comptables qui ne se parlaient pas. Or, ce genre de processus peut facilement être automatisé grâce à la science des données. « Dans le milieu manufacturier, tous les processus administratifs qui sont longs et fastidieux et sans réelle valeur ajoutée, comme l’entrée de factures dans un système comptable, peuvent être remplacés par des outils d’IA », affirme Hugues Maillot.
  • Maximisation et planification des stocks : Pour un de ses clients dont l’inventaire compte plus 25 000 pièces, M. Mailhot a proposé des outils d’optimisation qui lui permettent « d’avoir les stocks nécessaires en fonction de la production prévue au cours des trois, six ou neuf prochains mois. »
  • Génération de devis optimisés : Les demandes et les processus d’estimation sont incontournables pour plusieurs PME. Alors qu’il est difficile de trouver des estimateurs, ce processus demeure essentiel et doit se faire rapidement si une entreprise veut avoir une chance de remporter le mandat. « Il est possible d’optimiser ce processus-là aussi, précise l’expert. Nous avons créé un modèle sur mesure pour une imprimerie qui fonctionne à partir des données d’anciennes soumissions. En numérisant cette connaissance, on arrive à un processus optimal dans lequel l’estimation prend jusqu’à 80 % moins de temps. »
  • Renforcer la sécurité : La vision numérique représente une autre forme d’application de l’IA. Des caméras peuvent être en mesure de remplacer une personne pour trouver les produits défectueux sur une chaîne de montage. Ou encore, une caméra peut détecter, dans une gare par exemple, une personne qui abandonne son sac et l’identifier.

Innovation : un écosystème québécois au service des PME

Les gestionnaires ont généralement de la difficulté à faire le lien entre l’intelligence artificielle et son utilisation pour faire croître leur entreprise.

Mais, au Québec, les PME peuvent compter sur un écosystème de l’innovation qui leur donne accès à de l’expertise et à du soutien financier.

« Il est possible d’aller chercher des subventions couvrant jusqu’à 50 % de la valeur du projet. Ce qui fait que le risque est beaucoup moins grand pour l’entrepreneur·e qui veut innover. Au Québec, c’est vraiment particulier, on observe une réelle volonté politique de soutenir l’innovation dans les entreprises. »

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