SST : mettre en place une culture de prévention et de bonnes pratiques

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29 mai 2023

La Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail accentue la pression sur les organisations pour qu’elles mettent en place des mesures de prévention et les bonnes pratiques pour être capables de gérer les risques liés à la santé et la sécurité.

« L’important est de connaître nos risques d’un côté et nos exigences légales et réglementaires de l’autre, rappelle Josée Saint-Laurent, CRHA, CMSE®, directrice, Santé et sécurité au Conseil du patronat du Québec. Pour une PME, il n’est pas suffisant d’avoir seulement une liste de tous les risques; il faut aussi les prioriser et mettre en place un plan d’action pour les atténuer ou les éliminer. »

Au Québec, les entreprises qui comptent moins de 20 travailleurs et travailleuses, doivent déterminer leurs risques, mais ne sont pas tenues d’en faire une analyse. Elles doivent cependant se doter d’un plan d’action pour les réduire ou les éliminer.

Pour les organisations de 20 travailleurs et travailleuses et plus qui doivent faire des analyses de risques, Josée Saint-Laurent explique que :

« La meilleure façon de gérer ces obligations est de mettre en place une culture de prévention et de faire en sorte que les gens se responsabilisent face aux risques sur lesquels ils peuvent agir. »

Mettre en place la culture de prévention étape par étape

Généralement en santé et sécurité du travail, les risques sont évalués à l’aide de couleurs : vert, jaune, orange et rouge; les risques rouges sont prioritaires et doivent faire l’objet d’un plan d’action à court terme en regard des exigences légales.

« Une culture de prévention permet de mettre en évidence les risques qui doivent être analysés, réduits ou éliminés, souligne Josée Saint-Laurent. Trop longtemps, on a compris la gestion des risques de façon beaucoup trop étroite sans évaluer l’efficacité de ce qu’on mettait en place : comme si le fait de porter des lunettes de protection suffisait. »

Les gestionnaires peuvent mettre en place une culture de prévention au sein de leur entreprise étape par étape :

  • Établir et communiquer la vision de l’entreprise en matière de prévention;
  • Déterminer quels sont les risques dans l’entreprise;
  • Analyser et prioriser les risques à gérer;
  • Établir un plan d’action pour chaque risque en fonction des priorités;
  • Déterminer des indicateurs de performance pour suivre l’évolution du plan.

« C’est la haute direction qui doit être à l’origine du processus, précise Josée Saint-Laurent. Le message selon lequel il faut agir en priorité sur les risques les plus importants doit venir d’en haut. Ensuite, un plan d’action permet d’établir qui fait quoi et quand pour faciliter la responsabilisation. On peut ainsi évaluer le travail des équipes en fonction des indicateurs prévus dans le plan d’action. »

La supervision, la vérification et l’inspection sont également des étapes importantes qui doivent faire partie de l’équation si on souhaite confirmer que les objectifs sont atteints, que les mesures restent en place et que les procédures et les politiques sont suivies.

« Les risques sur lesquels on doit s’attarder ne sont pas toujours ceux qui sont les plus visibles, explique la spécialiste. C’est pourquoi il est important d’impliquer les gens et de les encourager à se parler pour comprendre les risques auxquels les autres sont exposés et dans quelles situations. La communication est essentielle pour comprendre les besoins et les difficultés des autres équipes et pour choisir la mesure de prévention qui sera la plus efficace. »

De l’aide et des ressources pour les gestionnaires

Les petites organisations, souvent, n’ont pas de spécialiste en santé et sécurité; elles ont toutefois accès à une foule de ressources sur Internet, notamment sur le site de la CNESST. De plus, les associations sectorielles paritaires ou patronales ont mis au point des outils et des formations en matière de culture de prévention qui peuvent être utiles aux petites entreprises, comme le précise Josée Saint-Laurent.

« Par exemple, l’Association minière du Québec emploie des spécialistes en santé et sécurité qui connaissent bien le secteur des mines. Une autre association membre du CPQ, Prévibois, regroupe des spécialistes en matière de risques liés à la forêt, au bois et au papier. Elles ont une expertise et des outils des formations spécialisées pour leur secteur d’activité. »

Pour les organisations qui n’ont pas d’association sectorielle, Josée Saint-Laurent rappelle que le Centre patronal SST est une ressource qui couvre tous les secteurs d’activités; le centre a développé une expertise en santé-sécurité, en analyse de risque et en priorisation. Il offre différents outils, des formations et des conférences pour accompagner les gestionnaires.

La robotisation et la culture de prévention

Une culture de prévention est un atout important qui permet de garder ses équipes en place, en santé et en sécurité et un outil qui sert à bien encadrer les nouvelles ressources et à leur transmettre les règles de sécurité.

Mais une culture de prévention peut aussi devenir le fer de lance d’une réflexion sur la robotisation et l’automatisation, explique Josée Saint-Laurent.

« Automatiser certaines tâches est une autre façon de réduire les risques. En jumelant les gens qui doivent exécuter des gestes répétitifs à un robot collaboratif, on réduit les risques tout en pouvant leur attribuer des tâches plus intéressantes et les maintenir en emploi. »

La robotisation et l’automatisation, dans un contexte de prévention, devraient s’accélérer au cours des prochaines années, conclut la spécialiste en santé et sécurité. Il faut que la santé et la sécurité deviennent un élément déterminant dans la prise de décision d’investissement dans le contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre afin de garder les gens en santé et en sécurité.

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