Personnel expérimenté : des expertes vous accompagnent
Depuis novembre 2023, Alexandra Lepage et Jeanne Pouliot aident les entreprises québécoises qui souhaitent favoriser l’emploi des 60 ans et plus. Grâce à la participation financière du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, le Conseil du patronat du Québec (CPQ) offre ce service d’accompagnement gratuit et personnalisé ayant pour objectif de pallier le manque de main-d’œuvre au sein des PME, en favorisant l’embauche et la rétention du personnel expérimenté. Rencontre avec le duo de spécialistes en ressources humaines (RH).
En tant que spécialistes, services et projets RH, Alexandra Lepage et Jeanne Pouliot ont pour mandat d’accompagner les employeurs dans l’intégration durable de la main-d’œuvre âgée de 60 ans et plus.
Alors que l’une est passionnée par l’attraction des employé·e·s, l’autre s’intéresse surtout à la rétention et à la mobilisation du personnel. « C’est ce qui fait qu’on se complète à merveille », souligne Jeanne Pouliot.
Alexandra Lepage, stratège en attraction
Si elle a toujours été attirée par le droit du travail, c’est dans le domaine des RH qu’Alexandra Lepage s’épanouit. « Je trouvais le travail de juriste trop théorique, et j’avais besoin d’être sur le terrain », explique la généraliste qui, depuis dix ans, fait ses marques autant auprès de grandes entreprises que de PME.
Ayant à cœur l’embauche du personnel, elle accorde une attention particulière aux premières étapes du parcours d’un·e employé·e. Selon elle, un recrutement authentique est de mise à l’époque actuelle, où la concurrence est accrue. « Il est donc important de revoir la culture et les valeurs de l’entreprise », souligne-t-elle.
Se joindre à l’équipe du CPQ en tant que spécialiste de l’emploi des 60 ans et plus représente, pour elle, une occasion de mettre son expertise au service d’une tranche sous-estimée de la population.
« Ma propre mère est concernée, avoue-t-elle. Je constate que, malheureusement, les idées véhiculées au sujet de nos ainé·e·s sont rarement positives. J’espère donc contribuer à l’évolution des mentalités afin qu’on puisse valoriser ces personnes à leur juste valeur, et les percevoir comme des trésors. »
Jeanne Pouliot, stratège en rétention
Jeanne Pouliot a été conquise par la force de la mobilisation dès son premier cours en administration, à l’UQAM. Elle en fait depuis son cheval de bataille au sein des RH. « Toutes les composantes de la mobilisation peuvent avoir un impact positif sur le maintien en emploi. Je l’ai vu, et j’y crois », explique celle qui s’emploie depuis près de 15 ans à coacher des gestionnaires.
Tout comme sa collègue, Jeanne Pouliot s’est sentie personnellement interpellée par le recrutement et la rétention des 60 ans et plus. Son père, un entrepreneur retraité qui est retourné sur le marché du travail à 65 ans, s’est senti perdu dans son nouvel emploi en raison du manque de directives.
« Il a fini par passer le balai six fois dans la même journée, et n’est plus jamais retourné, se désole Jeanne Pouliot. Or, comme mon père, ces personnes ont beaucoup de savoirs et de richesses, ce qui représente de précieux atouts pour une entreprise. On se doit donc de les valoriser, de les mobiliser et de les retenir. »
Comment se déroule ce service d’accompagnement?
Grâce à la campagne « Gagnez en expérience », le CPQ recrute des entreprises québécoises intéressées à avoir recours au service d’accompagnement. Financé par le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, le programme propose un accompagnement de 35 heures, gratuit et personnalisé, qui se déroule comme suit :
Étape 1 : un diagnostic sur mesure
Tout débute par une rencontre d’environ deux heures pour brosser un portrait global des besoins de l’entreprise. Fortes de ces échanges, les spécialistes du CPQ effectuent ensuite des recherches et choisissent les bons outils à offrir aux entreprises qui s’engagent dans l’accompagnement.
« Lors du diagnostic, nous abordons différentes questions liées aux ressources humaines (rémunération, attraction, gestion organisationnelle, etc.). Nous sommes très à l’écoute, en particulier à ce moment-là, car il ne s’agit pas seulement de recueillir de l’information, mais aussi et surtout de comprendre la culture de l’entreprise, sa réalité et son fonctionnement », explique Alexandra Lepage.
À la fin de cette rencontre, les entreprises se voient remettre une entente de confidentialité ainsi qu’un plan d’intervention taillé sur mesure.
Étape 2 : mise en pratique
Après la rencontre de démarrage, les spécialistes rencontrent les entreprises de façon périodique pour faire état de leur avancement, leur présenter les outils développés précisément pour elles et leur fournir le coaching et l’accompagnement nécessaires à leur déploiement.
« On peut être amenées à travailler sur la mise en place d’un programme de mentorat, sur un plan de relève ou encore sur le déploiement d’une politique EDI », explique Alexandra Lepage.
Étape 3 : suivis et mises au point
Une première rencontre de suivi est organisée trois mois après l’accompagnement. Ce premier suivi a pour objectif de prendre le pouls auprès de l’entreprise afin de savoir si les gestionnaires ont pu mettre en place les recommandations. Une deuxième rencontre, après six mois, permet de se concentrer davantage sur les premiers résultats et d’assurer une présence auprès des entreprises afin qu’elles ne se sentent pas seules dans la mise en place de leurs pratiques RH à l’égard du personnel d’expérience de 60 ans et plus.
Qu’en disent les entreprises qui ont eu recours au service?
La totalité des 19 entreprises accompagnées depuis le début du service se dit satisfaite. « Les retours sont très positifs, aussi bien en matière d’accompagnement global que personnel, et de mise en place des outils, constate Alexandra Lepage. Les client·e·s sont content·e·s, et nous aussi! »
Les commentaires recueillis lors du sondage de satisfaction expriment même une sensibilisation à la richesse des 60 ans et plus en matière d’employabilité. D’ailleurs, l’inclusion de ce personnel expérimenté peut favoriser la transmission des connaissances à la relève, argumente Jeanne Pouliot, en faisant référence au rapport publié en janvier 2022 par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, qui démontre que moins de 10 % des trois quarts (76 %) des propriétaires de PME qui prévoient prendre leur retraite d’ici dix ans ont un plan de relève.
Un service d’accompagnement comme celui offert par le CPQ soutient d’ailleurs les PME qui fonctionnent souvent sans service de RH. « Elles peuvent alors reposer sur nos épaules », ajoute Alexandra Lepage.
Si vous aussi souhaitez profiter d’un accompagnement gratuit et personnalisé, inscrivez votre entreprise dès maintenant.