Compétences personnelles en télétravail : plus essentielles que jamais!

Directrice – Services et projets ressources humaines au Conseil du patronat du Québec.

À l’heure où le travail à distance devient rapidement la norme, la mise en application des compétences personnelles peut être plus ardue comparativement aux compétences techniques. Mais leur emploi demeure tout aussi nécessaire, voire plus qu’il y a deux ans…

En présentiel, certaines compétences personnelles s’avèrent plus fluides et naturelles, notamment en raison de la proximité avec les membres de nos équipes. Mais, même si le contexte est moins propice, mettre en action ces habiletés est encore plus important en télétravail, surtout si ce mode de fonctionnement s’impose à long terme.

Qu’est-ce qu’une compétence personnelle?

Aussi appelées soft skills, les compétences personnelles combinent à la fois les aptitudes interpersonnelles, humaines et comportementales que détient une personne. Elles regroupent notamment les compétences transversales personnelles telles que les aptitudes sociales, la capacité de langage et de communication, la convivialité et la capacité de travailler en équipe, ainsi que d’autres traits de personnalité qui caractérisent les relations entre les personnes. On les associe parfois au savoir-être (en contexte professionnel), bien qu’il s’agisse de deux concepts distincts.

Parmi les compétences personnelles, on retrouve entre autres :

  • l’empathie;
  • la communication;
  • l’écoute active;
  • la collaboration;
  • le leadership;
  • l’esprit d’équipe.

L’importance de leur utilisation

Si on entend de plus en plus parler des compétences personnelles, surtout depuis le début de la pandémie, le concept ne date pourtant pas d’hier. Plusieurs gestionnaires et organisations avaient déjà commencé à intégrer celles-ci à leur mode de fonctionnement il y a plusieurs années.

Toutefois, dans le contexte actuel, il est encore plus important de les mettre de l’avant ou de les développer, comme l’explique Manon Pelletier, directrice, services et projets ressources humaines pour le Conseil du patronat du Québec.

« Avec le travail à distance, le contact humain n’est pas là et beaucoup de communications se font par écrit. De plus, le langage non verbal devient plus difficile à percevoir à travers un écran. Il faut donc être encore plus vigilant en tant que gestionnaire et appliquer les compétences personnelles existantes telles que l’empathie, la bienveillance, l’écoute et la communication, ou miser davantage sur celles-ci. Assurer une bonne communication relève de la responsabilité du gestionnaire », indique Mme Pelletier.

Intégrer les compétences personnelles au quotidien

De petits gestes ou actions peuvent faire une grande différence. Entre autres, si l’on prend la communication, « planifier une rencontre d’équipe une fois par semaine et demander que les caméras soient ouvertes est un bon moyen pour préserver la fluidité des échanges. Et, avec les arrière-plans modifiables disponibles dans les logiciels de vidéoconférence, tels que Google Meet, Teams ou Zoom, cela permet à chacun de préserver sa vie privée », cite en exemple la directrice.

Lorsqu’il est question d’empathie, cette compétence peut paraître moins tangible. Toutefois, cela ne veut pas dire qu’il est impossible d’en favoriser le développement.

« Prêter attention à ce que l’autre dit, essayer de comprendre ce qu’il a voulu dire, valider le sens du message, essayer de se mettre dans les souliers de l’autre… ce sont toutes des manières d’améliorer son sens de l’empathie », mentionne Mme Pelletier.

Formation sur l’empathie : bonne ou mauvaise idée?

À l’instar des cours d’empathie dans le programme des écoles scandinaves, des formations destinées aux entreprises ont vu le jour au Québec. Celles-ci peuvent constituer un bon moyen pour favoriser l’empathie autant chez les gestionnaires que les employés. Attention, il ne s’agit pas non plus d’une panacée.

« Comme pour toute formation, il faut être en mesure d’intégrer les acquis tranquillement pour changer les choses. Lorsqu’un gestionnaire gère son entreprise de la même façon depuis 15 ou 20 ans et qu’on lui dit qu’il doit changer, c’est confrontant. Ça demande une ouverture d’esprit, une remise en question et du recul. Ce n’est pas aussi mécanique que l’apprentissage d’un nouveau logiciel, par exemple. Mais, à force d’appliquer les nouvelles notions, quitte à avoir ses notes à côté de soi, cela va devenir de plus en plus naturel », explique la directrice.

Compétences personnelles : un incontournable

Pandémie ou pas, il est clair que les milieux professionnels ont grandement évolué au cours des dernières années, et ce, à une vitesse fulgurante. Malgré un ralentissement probable après la crise sanitaire, le télétravail demeurera un mode d’organisation du travail pour un grand nombre d’entreprises.

Pour rester concurrentielles, les organisations doivent donc adapter leur style de gestion dès maintenant, ce qui inclut de miser davantage sur les compétences personnelles.

Évidemment, les employés devront aussi cultiver ces aptitudes. « On le voit déjà. Selon un rapport de Statistiques Canada concernant les postes vacants au 3e trimestre de l’année 2021, “Les employeurs recherchent des employés ayant des compétences précises, comme l’esprit critique et l’apprentissage actif […]”.

De plus, “les compétences en écoute active étaient importantes pour plus de 8 emplois vacants sur 10 (83,9 %)2”. Clairement, il va y avoir un grand vent de changement dans les prochaines années dans le milieu du travail et les compétences personnelles vont y occuper une place importante », de conclure Mme Pelletier.

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