Comment aborder l’intégration des personnes immigrantes ou racisées dans le milieu du travail?
En 2023, Emploi-Québec dénombrait plus de 250 000 postes à pourvoir à travers l’ensemble des secteurs économiques de la province..
Pourtant, un bassin de ressources prêtes à mettre la main à la pâte est bien présent mais demeure toutefois sous-utilisé : les personnes immigrantes ou racisées. Même si leur taux d’emploi s’est beaucoup amélioré dans les dernières années, il demeure en-deçà des natifs du Québec, surtout si l’on prend en compte leur niveau d’éducation.
Afin de mieux les intégrer dans le milieu du travail, il est question, dans cet article, des enjeux et des défis persistants auxquels ces personnes font toujours face, mais également des solutions accessibles et réalisables afin de faciliter leur intégration, en plus de proposer des ressources disponibles à l’externe.
Les enjeux qui persistent pour les personnes immigrantes ou racisées
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Enjeu no 1 : La reconnaissance des diplômes
Un des obstacles rencontrés est l’équivalence ou la reconnaissance des diplômes. Il n’est pas rare que les personnes immigrantes possèdent un diplôme d’études supérieures qui n’est pas reconnu au Québec et qui requiert alors un retour sur les bancs d’école pour obtenir une certification valide en sol québécois. Cela en force plusieurs à se tourner vers des emplois dits « de survie » afin de subvenir rapidement aux besoins familiaux. Parfois, ces personnes devront mettre une croix sur leur véritable expertise en raison des difficultés engendrées par l’équivalence des diplômes, car elles n’ont bien souvent ni le temps, ni les moyens, de retourner aux études pour obtenir le diplôme nécessaire pour le marché du travail québécois.
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Enjeu no 2 : La francisation des allophones
Pour d’autres, la question de la langue d’usage au travail pèse lourdement dans la balance. Pour une personne immigrante ne parlant pas ou parlant avec difficulté la langue d’usage, soit le français, il peut s’agir d’une barrière supplémentaire à l’intégration au sein de son milieu de travail.
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Enjeu no 3 : L’impact du contexte d’immigration
Entre les demandeur·euse·s d’asile, les permis de travail ou les statuts temporaires, le contexte d’immigration peut être un enjeu à l’intégration des personnes immigrantes ou racisées en milieu de travail car chaque statut d’immigration est différent et comporte des particularités bien précises ayant attrait à l’emploi.
Les pistes de solutions
Ici, il est important de noter que l’enjeu sur la reconnaissance des diplômes est un projet sociétal complexe, et qu’il n’existe actuellement pas de solution directe. Toutefois, les solutions proposées permettent néanmoins d’entamer une démarche d’inclusion des personnes immigrantes ou racisées au sein du milieu du travail.
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Solution no 1 : Le dialogue ouvert
« La notion du dialogue est centrale à l’intégration des personnes immigrantes ou racisées en milieu de travail. » – Jérôme Marsais, Comité Consultatif Personnes Immigrantes.
Marsais indique que le dialogue ouvert, autant avec les employé·e·s déjà en poste mais également avec les personnes impliquées dans un processus d’embauche, demeure la meilleure façon d’aborder les enjeux d’intégration et d’ainsi préparer le milieu d’emploi. Cela permet la mise en place de discours d’inclusions, où chacun·e se sent à l’aise et écouté·e.
Il rappelle également que l’intégration débute dès le processus de recrutement, et non à partir du moment que la personne intègre l’entreprise! Le processus de recrutement doit alors être inclusif. Par exemple, il est nécessaire de penser aux termes, expressions ou langage familier utilisés dans les descriptions de poste qui pourraient ne pas avoir d’équivalents ou de référents chez les personnes immigrantes ou racisées. Il cite en exemple les descriptions de tâches dans le domaine routier ; pour une personne immigrante, le terme « flatbed » n’est associé à aucun référent, alors qu’au Québec, ce terme est couramment employé afin de décrire un véhicule muni d’une plate-forme de transport.
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Solution no 2 : Les formations sur la communication interculturelle
Il existe aussi des formations sur la communication interculturelle afin de réduire les malentendus et de déconstruire des idées reçues. Prenons un exemple : dans certaines cultures, le fait de saluer les supérieur·e·s ou dirigeant·e·s est considéré comme mal vu car c’est impoli de les déranger, alors que dans d’autres cultures, il est plutôt impoli de ne pas saluer les personnes plus haut placées dans l’entreprise. Parfois, il s’agit d’un simple malentendu qui peut être abordé en amont, lors d’une discussion ou lors de formation.
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Solution no 3 : L’accompagnement par des ressources externes
Un accompagnement offert par des ressources externes et expertes en la matière peut également aider à l’intégration et l’inclusion des personnes immigrantes ou racisées, notamment quant à la compréhension du contexte d’immigration des personnes concernées. Parfois, il peut s’avérer complexe de s’aventurer dans les documents légaux et administratifs reliés aux permis de travail des personnes immigrantes, c’est pourquoi il existe des ressources pouvant accompagner et faciliter le processus, telles que La Maisonnée.
Quelles sont les ressources disponibles?
Né d’une collaboration entre les organismes spécialisés en employabilité et Emploi-Québec, le Répertoire des organismes spécialisés en employabilité propose des services d’accompagnement, d’aide, de conseils, et de soutien en matière de recherche d’emploi, en plus de proposer des activités préparatoires en vue à l’accès au marché du travail.
La Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI) regroupe des organismes favorisant l’accessibilité des nouvelles personnes immigrantes sur le marché du travail. Par exemple, le Réseau national des Organismes Spécialisés dans l’Intégration en emploi des Nouveaux Immigrants (ROSINI) offre des services spécialisés s’adressant spécifiquement aux personnes issues de l’immigration, des outils et des ressources externes.
Le Comité Consultatif Personnes Immigrantes accompagne les entreprises le désirant dans la mise en place de mesures inclusives au sein des organisations et de l’intégration des personnes immigrantes en entreprise.