Un français de qualité contribue à la santé et à la sécurité au travail

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12 décembre 2022

Chez TRSB depuis près de huit ans, Ève Labrie travaille dans le domaine de la traduction depuis plus de 20 ans et elle assure entre autres l’encadrement des traducteurs débutants.

Directrice adjointe aux RH chez TRSB depuis bientôt 6 ans. Après une maîtrise en droit et une expérience en recrutement, elle s’assure de relever tous les défis RH dans l’entreprise (recrutement, formation, développement…).

Réviseur et conseiller linguistique chez TRSB, Grant Hamilton est traducteur depuis plus de 30 ans. Il anime régulièrement des classes de maître pour le compte de l’Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes agréés du Québec.

En milieu de travail, l’employeur a la responsabilité de communiquer des messages clairs et précis visant à protéger la santé et la sécurité des travailleurs. Dans le cadre de la modernisation de la Loi sur la santé et la sécurité du travail, la communication de consignes dans un français juste prend toute son importance.

Les experts du cabinet de traduction TRSB nous font part des pratiques exemplaires pour communiquer les risques en entreprise.

Voici les recommandations d’Ève Labrie, traductrice, réviseure et conseillère linguistique chez TRSB, de Clémentine Aliane, directrice adjointe aux ressources humaines et de Grant Hamilton, traducteur, réviseur et conseiller linguistique.

Le français, une zone de confort

Dans le domaine de la santé, la langue maternelle représente une zone de confort qui contribue au bien-être des gens alors qu’un langage trop technique, trop vague est une barrière à la santé.

« C’est important que les travailleurs soient à l’aise et qu’ils reconnaissent ce qu’on est en train de leur dire. En milieu de travail, c’est souvent un effort pour les gens de lire ce qui se trouve autour d’eux », rappelle Ève Labrie.

En entreprise, les risques pour la santé et la sécurité doivent être communiqués dans une langue naturelle, simple, compréhensible et accessible.

« On ne peut pas avoir une langue de bois; il faut utiliser un niveau de langue équivalent à celui qui correspond à la fin de l’école primaire et au début du secondaire, car il y a beaucoup de gens illettrés et de travailleurs étrangers qui ont une connaissance minimale du français », note Grant Hamilton.

Utiliser un français simple et de qualité

L’objectif des communications dans le domaine de la santé et de la sécurité est de protéger la vie des gens qui travaillent, entre autres, avec de la machinerie ou des produits dangereux. D’où l’importance d’utiliser les bons mots et les bonnes traductions.

« Une erreur dans les consignes de manipulation d’un produit chimique, par exemple, peut provoquer des blessures chez les travailleurs, indique Ève Labrie. De telles fautes techniques sont des détails qui ne peuvent être ignorés ou banalisés. »

Clémentine Aliane rappelle que « l’entreprise a un rôle central à jouer non seulement dans la communication sur la santé au travail, mais aussi dans la promotion d’un français de qualité en milieu de travail. »

Choisir une approche pédagogique

Le devoir de communication des entreprises est double : transmettre des messages clairs et justes et s’assurer que ces messages sont compris de la bonne façon.

« Il faut avoir cette approche pédagogique, précise Grant Hamilton. On tient la main des gens, on les aide, on cherche avant tout la compréhension et, éventuellement, une influence sur les comportements. »

Par exemple, ajoute M. Hamilton, si une entreprise doit transmettre le message qu’il faut s’attacher sur un échafaudage, elle peut choisir une approche directive dans ses communications et décrire exactement ce qui arrivera si les consignes ne sont pas suivies : il y a risque de mort.

Il rappelle d’ailleurs qu’il ne faut pas éviter de se répéter, au contraire : « En publicité, c’est prouvé qu’il faut livrer au moins trois fois son message avant qu’il soit retenu. C’est la même chose en santé au travail : il faut dire et redire les choses. Les redire d’une autre manière, peut-être, mais toujours avec le souci de se faire comprendre. »

Des conseils pour bien communiquer les risques et les consignes

Selon Ève Labrie, « il est important de ne rien tenir pour acquis et de s’assurer qu’il n’y aura pas de mauvaises interprétations de la part des gens qui recevront le message. »

Voici les conseils des experts linguistiques pour des communications de qualité en entreprise :

  • Aller droit au but au moyen de messages clairs;
  • Réduire le nombre de mots le plus possible : moins il y a de mots, plus le texte est efficace;
  • Éviter la langue de bois et le langage d’initié;
  • Remplacer les mots par des dessins et des émojis, si possible;
  • Intégrer des éléments visuels, des vidéos dans les messages;
  • Donner des exemples concrets;
  • Éviter les termes non accessibles et les abréviations;
  • Vérifier et peaufiner vos messages.

Comme l’ajoute M. Hamilton, « Pourquoi dire “procéder au nettoyage de la machine” quand on peut dire tout simplement “nettoyer la machine”? »

Porter attention à la qualité du français parlé

Miser sur des communications dans une langue simple, c’est aussi une façon de rehausser la qualité du français parlé au Québec.

« Quand les gens sont à l’aise, quand ils comprennent bien grâce aux mots choisis avec soin, ils sont mieux à même de nommer les choses dans leur milieu de travail et de bien s’exprimer », conclut Grant Hamilton.

Finalement, les experts de TRSB recommandent aux entreprises de s’adjoindre les services d’un professionnel de la communication pour veiller à la qualité de leurs messages en santé et sécurité au travail.

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