Le télétravail, un atout pour le recrutement?

Le télétravail est un atout indéniable pour le recrutement des employés. À l’heure d’une importante pénurie de main-d’œuvre dans plusieurs secteurs d’activité, c’est une bonne nouvelle pour les entreprises… qui offrent cette possibilité. Les autres pourraient voir leurs difficultés à recruter s’accroître, même si le télétravail comporte ses défis.

Avant que le sujet du coronavirus ne soit sur toutes les lèvres, la pénurie de main-d’œuvre était le thème de l’heure dans plusieurs secteurs d’activité. Elle n’a pas disparu après mars 2020 malgré un taux de chômage croissant.

La pénurie de main-d’œuvre s’est même aggravée dans certains domaines. Beaucoup d’entreprises offrant des biens ou des services par et pour le Web ont, par exemple, fait face à une demande exponentielle, requérant de nouvelles recrues dans leur équipe.

Un plus grand bassin de talents

Dans les secteurs en pénurie de main-d’œuvre, le télétravail a permis de résoudre en partie le problème. En effet, la zone géographique n’est plus un frein à l’embauche. Le bassin géographique est plus large, si bien que les entreprises ont pu recruter de nouveaux talents habitant à des kilomètres de leur siège social. La possibilité d’engager des personnes qui ont certaines limitations physiques existe également lorsque le travail peut se faire sans se déplacer.

Les gestionnaires et les recruteurs se sont adaptés à cette nouvelle réalité notamment en procédant aux entrevues en ligne. Ils voient même le recours aux entrevues par vidéoconférence, aux tests en ligne et autres technologies comme un moyen de gagner en efficacité : plus de problèmes logistiques ou d’horaire pour les candidats potentiels. Quant aux candidats, cela leur donne une occasion de démontrer leur niveau d’aisance avec les outils de communication numérique.

Plus de flexibilité

Le télétravail permet aussi d’attirer les millénariaux épris de flexibilité et les travailleurs pour qui la conciliation travail-vie personnelle est importante. En permettant plus de souplesse dans les horaires, il est devenu un critère important pour de nombreux chercheurs d’emploi.

C’est d’autant plus vrai pour les parents. Avec les mesures plus strictes pour la fréquentation d’un service de garde ou d’une école, les horaires de télé-école, les groupes fermés pour cause d’éclosion de COVID-19, les derniers mois n’ont pas été de tout repos. Les emplois qui permettent de mieux gérer cette réalité sont privilégiés.

Le télétravail n’est pas une solution pour tous les travailleurs

Dans ce contexte, les entreprises qui n’offrent pas le télétravail pourraient voir leur bassin de candidats réduit. En effet, 82 % des répondants à une enquête menée en 2020 par la chaire BMO Diversité et gouvernance de l’Université de Montréal ont indiqué être satisfaits du télétravail. Un peu plus de la moitié d’entre eux ont même déclaré vouloir poursuivre en télétravail, si on leur donne le choix de le faire après la pandémie.

Toutefois, conclure que les entreprises qui n’offrent pas la possibilité de faire du travail à distance seraient désavantagées au moment de recruter reviendrait à oublier les enjeux que représente ce mode de travail.

Il n’est pas facile d’assurer une expérience positive à tous les employés en télétravail. Le travail à distance ne convient pas à tous. Il est exigeant. S’il offre plus de souplesse et de liberté, il requiert aussi de la discipline, une grande autonomie, une capacité à travailler seul et à avoir parfois moins d’encadrement.

L’isolement social et organisationnel est le principal désavantage cité par les personnes qui n’aiment pas travailler à distance. Certains employés attendent donc le retour au bureau avec impatience et pourraient être rebutés par un emploi en télétravail à 100 %.

Certains travailleurs choisiraient donc plutôt une entreprise leur permettant de travailler sur place ainsi qu’en télétravail. Ce serait notamment le cas des plus jeunes qui, selon l’étude de la Chaire, semblent s’être moins bien adaptés au télétravail en raison de « leur moins grande maîtrise de leurs activités et (du) besoin d’encadrement plus important en début de carrière ». Les employés plus scolarisés sont également moins enthousiastes face au télétravail. « Ils semblent craindre les impacts négatifs de la distance », avance l’étude.

Le travail à distance peut rendre la cohésion de l’équipe plus difficile

Le télétravail présente aussi des enjeux en ce qui concerne le sentiment d’appartenance et la fidélisation. Une fois embauchés, il semble que les employés en télétravail soient moins faciles à retenir. Le lien avec l’équipe et la direction peut se distendre.

L’âme de l’entreprise, les particularités du travail en son sein ne sont pas là pour les motiver à rester : 5@7 en équipe, bureaux modernes, convivialité des repas dans la cuisine commune, activités sociales à l’heure du lunch, etc.

Les entreprises qui ont su tirer leur épingle du jeu ont dû mettre les bouchées doubles pour faire vivre leur marque employeur : communiquer abondamment, organiser des activités sociales à distance, accompagner les travailleurs…

En somme, le télétravail peut être un atout pour attirer et recruter certains travailleurs. Mais il comporte également des enjeux, si bien que les entreprises qui ne peuvent pas le proposer ne sont pas pénalisées sur le marché du travail actuel pour ce qui est d’attirer des talents.

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