Tracer la route vers la francisation: l’exemple concret de Vélo Québec

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27 mai 2025

Titulaire d’un diplôme d’études supérieures en arts et en communications, Daphné a toutefois choisi de tracer sa voie dans le domaine des ressources humaines. Au fil des années, elle a gravi les échelons, passant du soutien administratif à un rôle conseil, jusqu’à la direction d’une équipe. Elle s’est démarquée par ses compétences en acquisition de talents, en coaching ainsi qu’en organisation d’événements. Après avoir acquis une solide expérience dans le secteur du commerce de détail, elle œuvre depuis bientôt six ans dans un organisme à but non lucratif. Chez Vélo Québec, elle contribue activement à la mission de l’organisation : développer la culture vélo pour toutes et tous, partout au Québec.

À partir du 1er juin 2025, les organisations comptant entre 25 et 49 employé(e)s devront obligatoirement entreprendre une démarche de francisation auprès de l’Office québécois de la langue française (OQLF). Si cette exigence peut soulever certaines appréhensions, l’expérience vécue par Vélo Québec dans le cadre du projet pilote de francisation à l’été 2024, permet d’envisager ce processus sous un jour beaucoup plus accessible.

Ce projet pilote visait à simplifier la démarche actuelle en proposant un formulaire allégé, un envoi facilité, et un accompagnement personnalisé par un conseiller ou une conseillère de l’OQLF. Selon l’analyse linguistique menée, les entreprises pouvaient obtenir une certification rapide ou amorcer un plan de francisation sur mesure.

C’est exactement ce parcours qu’a suivi Vélo Québec. Sa directrice des opérations RH, personnes et culture, Daphné Deguire, partage ici une expérience concrète et rassurante, démontrant que la francisation peut être à la fois structurante, enrichissante et bien ancrée dans la réalité des entreprises d’aujourd’hui.

Un engagement cohérent avec les valeurs de Vélo Québec

Dès les débuts du projet pilote, Vélo Québec y a vu une occasion naturelle de conjuguer conformité réglementaire et valeurs organisationnelles.

« Nous souhaitions bien répondre à la loi tout en apprenant davantage sur les bonnes pratiques en francisation, explique Daphné Deguire. L’initiative est une valeur centrale chez Vélo Québec. Promouvoir l’usage de la langue française, c’est pour nous aussi important qu’encourager un mode de vie actif. »

Ne disposant pas d’expertise interne spécifique dans ce domaine, l’organisation a rapidement été convaincue par l’approche accompagnée offerte par l’OQLF.

« Il y avait une part d’inconnu. L’idée d’être guidé(e)s par des spécialistes était rassurante. Et pourquoi ne pas contribuer à améliorer ce nouveau modèle ? »

Une démarche fluide et bien encadrée

Une fois l’inscription en ligne complétée, les étapes se sont enchaînées avec clarté et efficacité. Les délais ont été raisonnables, et les échanges, fluides.

« Les réponses étaient rapides, les attentes bien expliquées. On sentait que notre participation était vraiment valorisée. »

L’accompagnement offert a rapidement fait la différence. La conseillère attitrée a pris en charge le dossier, organisé des rencontres et planifié une visite des lieux.

« Sa visite a été très constructive. Elle a su nous guider avec bienveillance tout en gardant une rigueur professionnelle. »

Une francisation certifiée en moins de huit mois

L’initiative a débuté à l’été 2024, et Vélo Québec a obtenu sa certification en mars 2025. Pour une démarche administrative, il s’agit d’un délai notablement court.

« Même si le formulaire représentait l’étape la plus longue, il était bien structuré et accessible. Ce qui a vraiment fait la différence, ce sont les échanges avec la conseillère. Elle envoyait ses questions à l’avance, ce qui nous permettait de nous préparer sans stress. »

Des retombées concrètes au sein de l’organisation

Au-delà de l’aspect réglementaire, l’expérience a eu un impact positif sur la culture organisationnelle.

« J’ai pu sensibiliser mes gestionnaires aux exigences linguistiques dans la rédaction des affichages de poste. C’est maintenant un réflexe que j’enseigne à mon équipe RH. L’accompagnement m’a permis de mieux saisir les subtilités de la loi et de les transmettre à mes collègues. »

Un modèle inspirant pour d’autres entreprises

Même si le projet pilote est désormais terminé, il a servi de banc d’essai à une approche plus agile de la francisation, particulièrement adaptée aux PME.

« Aujourd’hui, tout va vite. Les changements réglementaires, les innovations technologiques, les réalités du terrain… Ce ne sont pas toutes les entreprises qui ont les ressources internes pour gérer cela seules. Le modèle simplifié testé dans le projet pilote est une réponse intelligente à ces enjeux. »

Selon Daphné Deguire, un accompagnement clair et humain est un levier essentiel pour rassurer les entreprises et les inciter à passer à l’action.

Un conseil à retenir : ne pas attendre

Pour les entreprises qui n’ont pas encore entrepris leur démarche, le message est clair : mieux vaut s’y prendre tôt et profiter de l’encadrement disponible.

« Même si le projet pilote n’est plus en vigueur, je confirme que la francisation est loin d’être un parcours du combattant. De loin, ça peut sembler complexe. Mais de près, il en est tout autre. »

Elle conclut :

« Participer à un tel projet, c’est une occasion d’apprendre, de structurer ses pratiques et de bénéficier de l’accompagnement de professionnel(le)s à l’écoute. »

La francisation : un atout stratégique

L’expérience de Vélo Québec montre qu’avec un accompagnement optimal, la francisation peut être intégrée de façon harmonieuse à la gestion des ressources humaines, sans créer de lourdeur administrative. Elle devient même un levier pour améliorer la cohésion interne et valoriser la langue française dans les milieux de travail.

Pour les entreprises comptant entre 25 et 49 employé(e)s, l’obligation légale du 1er juin 2025 est donc bien plus qu’un devoir à remplir : c’est aussi une opportunité d’affirmer leur engagement envers la société québécoise et de renforcer leur culture organisationnelle.

Comme le résume Daphné Deguire : « Ce n’est pas juste une formalité. C’est une démarche qui peut réellement enrichir la vie de l’entreprise. »

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