Faire rayonner le français en entreprise : un modèle de réussite chez Sematos
Dans le contexte des exigences linguistiques croissantes au Québec, plusieurs entreprises hésitent encore à se lancer dans une démarche de francisation, souvent par crainte d’un processus lourd et complexe. L’expérience récente du cabinet de traduction Sematos dans le cadre du projet pilote de l’Office québécois de la langue française (OQLF) démontre pourtant que la francisation peut être simple, rapide et bénéfique.
Une expérience humaine simplifiée
Interrogée au sujet de la participation de l’entreprise au projet pilote, Laurie Fournier, directrice des opérations, explique que c’est avant tout la promesse d’une démarche simplifiée et la présence d’une personne-ressource dédiée qui ont convaincu l’équipe de s’engager. « En parlant à quelqu’un tôt dans le processus, nous avons pu éviter de nombreux allers-retours par courriel », souligne-t-elle.
Pour un cabinet de traduction, certaines questions du formulaire de francisation posaient effectivement problème. « Nous aurions parfois eu besoin d’une option «Ne s’applique pas», notamment en ce qui concerne les activités d’apprentissage du français – puisque tous nos employé(e)s, même anglophones, le maîtrisent déjà parfaitement », ajoute Mme Fournier. Grâce à un échange humain avec la personne-ressource de l’OQLF, Sematos a pu expliquer sa réalité spécifique et adapter son dossier en conséquence.
Un processus clair et efficace
La démarche s’est révélée simple : après avoir rempli un formulaire réduit, un appel a été planifié avec la personne-ressource de l’OQLF. Rapidement, il a été établi que Sematos était déjà largement conforme aux exigences linguistiques. « Nous avons pu nous concentrer sur le seul point à corriger : notre logo », précise Laurie Fournier.
Bien que le nom de l’entreprise provienne du grec et non de l’anglais, l’ajout du mot « traduction » dans le logo, sur le site Web et dans la signature de courriel était nécessaire. Une fois ces ajustements réalisés, la recommandation pour l’émission du certificat a été envoyée, et Sematos a obtenu officiellement son certificat de francisation en février 2025 – à peine cinq mois après le début du processus.
La valeur ajoutée d’un processus humain
« Le plus grand avantage de cette démarche simplifiée ? Pouvoir parler avec un humain dès le départ », insiste la directrice des opérations. Cet accompagnement personnalisé a permis d’éviter les incompréhensions et d’adapter le processus à la réalité de l’entreprise – un atout particulièrement précieux pour les PME aux ressources limitées.
Mme Fournier estime que ce modèle simplifié pourrait et devrait être offert à un plus grand nombre d’entreprises. « Les ressources des PME sont souvent limitées. Tout ce qui peut alléger un processus administratif est bienvenu », ajoute-t-elle.
Une passion pour le français qui va bien au-delà de la conformité
Chez Sematos, la francisation n’a pas entraîné de changement culturel majeur. L’entreprise est, par nature, un acteur engagé dans la promotion du français. « La majorité de notre chiffre d’affaires provient de la traduction de l’anglais vers le français », précise Laurie Fournier.
Cette passion du français se manifeste dans plusieurs initiatives internes. Chaque semaine, une réviseure publie dans l’outil de communication interne un « article de la semaine » sur un sujet linguistique : subtilités grammaticales, nouveaux termes, anglicismes à éviter, etc. L’équipe a également bâti au fil du temps un « wiki interne », c’est-à-dire un espace collaboratif privé où sont rassemblés les règles de rédaction, les consignes propres aux clients et diverses ressources linguistiques. Ce « wiki » est devenu un outil de référence précieux pour toute l’équipe.
Par ailleurs, le contenu diffusé sur les médias sociaux de Sematos, coanimé par des traducteur(-trice)s et la directrice RH, contribue à démystifier la profession et à partager des capsules linguistiques destinées à un large public. « Notre passion pour le français, nous voulons la transmettre aussi à l’extérieur de l’entreprise », affirme Mme Fournier.
Un conseil aux entreprises hésitantes
À celles et ceux qui hésitent encore à se lancer dans la francisation, Laurie Fournier adresse ce message : « Si le nom de votre entreprise est déjà en français, la démarche pourrait être beaucoup plus rapide et simple que vous ne l’imaginez. Il suffit de remplir le formulaire et de se laisser guider par sa personne-ressource. »
En somme, l’expérience de Sematos montre qu’avec un accompagnement humain et un processus simplifié, la francisation devient non seulement accessible, mais aussi une formidable occasion de mettre en valeur l’identité francophone d’une entreprise — un avantage distinctif dans un Québec fier de sa langue.
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