La technologie : une alliée pour la transformation des entreprises

Associée chez Raymond Chabot Grant Thornton et conseillère en transformation des affaires.

Si certaines entreprises québécoises ont profité de l’augmentation du télétravail pour amorcer ou poursuivre leur transformation numérique, de nombreuses PME n’ont toujours pas emboîté le pas dans ce domaine. Mme Nancy Jalbert, associée chez Raymond Chabot Grant Thornton et conseillère en transformation des affaires, explique pourquoi les entreprises devraient s’inviter maintenant dans l’ère de la technologie.

Précieuse technologie

« La transformation numérique, explique d’abord Nancy Jalbert, consiste à utiliser la donnée à plusieurs fins. »

Les données relatives aux activités de l’entreprise sont collectées, traitées, organisées et analysées. Elles transitent par des systèmes, des machines et des humains pour fournir des renseignements qui permettent, ultimement, d’automatiser des tâches, de prendre des décisions, de faire des prévisions.

Productivité et efficacité

L’augmentation de la productivité est au cœur des conversations des entrepreneurs – et des gouvernements –, et la question est exacerbée par la pénurie de main-d’œuvre qui touche de nombreux secteurs. Or, la technologie fait assurément partie de la solution.

Nancy Jalbert donne l’exemple d’une usine où l’on décide d’automatiser la production ou une partie de celle-ci. « Seulement automatiser, ce n’est pas une transformation numérique en soi. Mais à partir du moment où j’automatise et que je capture de la donnée et qu’ultérieurement, je peux utiliser cette donnée pour prendre des décisions, je gagne déjà en efficacité. »

Il y a d’ailleurs de multiples possibilités pour qui veut entamer ou poursuivre un processus de transformation numérique.

Par exemple, avec un site transactionnel ou le portail d’un fabricant « où le client peut venir transiger directement, envoyer ses bons de commande, etc., les interactions numériques diminuent la pression sur l’organisation. », selon Nancy Jalbert.

Autre exemple de solution accessible proposée? « Automatiser les soumissions, plutôt que d’utiliser des fichiers Excel, et les intégrer dans des systèmes qui les convertissent en bons de commande, puis en bons de production, et finalement, en bons d’expédition. »

Quels types de technologie?

En transformation numérique, la technologie requise suit une courbe évolutive.

La première étape, qui consiste à collecter des données, nécessite l’utilisation d’une technologie qui permet de récolter ces données : progiciels de gestion intégrée, CRM, outils de communication, portails transactionnels, etc. Et puisque des données sont conservées, ce système exige également la présence d’outils de sécurité afin de les protéger.

Une fois cette base établie, « on peut commencer à penser à recourir à l’intelligence artificielle pour créer de beaux processus, prendre des décisions, intégrer de la robotisation », indique Nancy Jalbert.

Par la suite, si le besoin de technologie encore plus avancée est présent, on peut parler d’Internet des objets, d’intelligence artificielle et de réalité augmentée.

Des aides financières

Nancy Jalbert est formelle : « Il y a tout un écosystème de financement actuellement. Ce n’est pas l’argent qui manque. Il y a beaucoup d’aide! »

Depuis le 2 février 2022, le programme Audit Industrie 4.0, qui accompagnait les entreprises dans leur transition numérique, est intégré dans un nouveau programme, ESSOR – administré par Investissement Québec – qui prévoit beaucoup d’argent pour aider les entreprises à bâtir leur plan de transformation numérique et à entreprendre des projets en ce sens.

Le gouvernement fédéral propose quant à lui le Programme canadien d’adoption du numérique (PCAN) qui vise aussi à aider les entreprises à prendre le virage numérique.

Finalement, il existe toutes sortes d’autres aides locales, régionales, sectorielles, etc., notamment grâce à l’Offensive de transformation numérique (OTN), qui a fourni du financement à plusieurs organisations.

Par où commencer?

Prêt à vous lancer dans votre transformation numérique?

« Planifiez, insiste Nancy Jalbert. Il y a tellement de possibilités pour une entreprise qui veut faire du numérique qu’elle peut facilement se noyer. Elle ne peut pas se lancer dans des projets sans savoir pourquoi. Le premier point est donc de comprendre ses priorités d’affaires. Le numérique, ça sert les affaires, ce n’est pas une finalité. C’est un outil pour s’améliorer. »

Une fois que l’entreprise a défini sa stratégie d’implantation du numérique en fonction de ses priorités, Nancy Jalbert suggère fortement de commencer par de petits projets, « pour se faire les dents, se donner confiance, voir comment ça fonctionne et être capable de générer de premiers bénéfices. »

Les freins à la transformation numérique

À la lumière d’un sondage toujours inédit de Raymond Chabot Grant Thornton, il semble que les principales raisons qui empêchent les entreprises de prendre le virage numérique sont peut-être de l’ordre de la perception. « On n’a pas la culture du numérique. On ne sait pas à quoi ça va nous servir. C’est très paradoxal, mais les gens sont conscients qu’ils doivent le faire, mais ils ne savent pas ce que ça va leur apporter. Ce n’est pas concret. », explique Nancy Jalbert.

Ces entreprises s’interrogent donc sur l’utilité du virage numérique, en même temps que sur la pertinence d’y consacrer un investissement qu’elles perçoivent également comme massif.

Le manque de connaissances techniques est un troisième élément qui inquiète les entreprises lorsqu’il est question de transformation numérique. Elles perçoivent toutes ces opérations comme complexes, et le défi leur semble insurmontable.

Face à ces préoccupations, Nancy Jalbert a une excellente réponse :

« Au quotidien, les gens sont des experts de leurs produits et de leurs services. Ils ne sont pas nécessairement des experts du numérique. Mais les programmes sont bien orchestrés, parce qu’ils permettent d’apporter de l’aide aux organisations. Et les entreprises ne devraient pas s’en priver, parce qu’on ne leur demande pas d’être des experts du numérique. On leur demande d’apprendre tranquillement et d’intégrer ça dans leur organisation. »

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