Francisation en entreprise: un moteur de cohésion chez SBB Structures

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15 mai 2025

Membre de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés et cumulant 10 ans d’expérience en ressources humaines, Julie-Anne est titulaire d’une maîtrise en administration publique et est certifiée Agile en ressources humaines. En tant que Directrice RH, elle allie approche stratégique et dimension humaine, optimisant ainsi l’efficacité des équipes et favorisant une culture de travail positive.

Trop souvent perçue comme une simple formalité administrative, la francisation peut pourtant devenir un puissant levier de cohésion, de culture d’entreprise et d’intégration. L’exemple de SBB Structures, une entreprise innovante basée à Blainville et spécialisée dans la fabrication de structures en aluminium clé en main, qui possède son certificat de francisation depuis 2012, montre comment cette démarche peut transformer une obligation légale en un véritable projet mobilisateur et rassembleur pour toute l’organisation.

Un processus plus simple qu’on le croit
Julie-Anne Poitras, directrice des Ressources humaines chez SBB Structures, a soumis en décembre 2024 le deuxième rapport triennal[1] à l’Office québécois de la langue française (OQLF). Grâce à une bonne préparation et à l’expérience du rapport initial de 2021, cette nouvelle soumission s’est faite sans difficulté.

La collecte de données auprès des différents départements, comme l’informatique et les achats, a constitué l’essentiel du travail. Une fois les informations mises à jour, la finalisation du rapport s’est révélée fluide. La collaboration entre les services, en particulier avec le directeur informatique pour recenser les logiciels utilisés, a été déterminante.

Défis et ajustements
Le principal défi rencontré fut de recueillir l’information auprès des équipes. Une fois le rapport soumis, l’OQLF a demandé quelques ajustements mineurs. Ceux-ci portaient principalement sur certaines publications internes rédigées uniquement en anglais. L’OQLF a également rappelé l’interdiction de mentionner qu’une langue étrangère constitue un atout dans les offres d’emploi, sauf si cela est justifié.

Julie-Anne souligne que ces modifications ont été faciles à apporter, car la majorité des contenus en anglais s’adressaient à un public international. L’entreprise a donc recentré ses efforts sur les contenus internes, qui, eux, doivent impérativement être en français.

Conseils aux employeurs
Julie-Anne recommande aux entreprises de bien planifier leur première soumission de rapport. Cela implique de mettre à contribution en amont les différents départements, notamment l’informatique, pour recueillir les informations sur les logiciels, les versions linguistiques et les licences.

Elle conseille également de réserver environ deux heures pour la révision du rapport lors des soumissions ultérieures. Si la première fois peut sembler exigeante, les démarches suivantes sont grandement facilitées grâce à une bonne organisation.

La francisation : un choix porteur de sens
Chez SBB Structures, la francisation va au-delà de la conformité. Depuis une réorganisation en 2015, l’entreprise n’avait plus l’obligation légale de soumettre un rapport, mais elle a choisi de poursuivre la démarche de manière volontaire.

Ce choix repose sur la volonté de maintenir une cohésion sociale forte et de valoriser le français comme langue commune. SBB Structures emploie des travailleurs et des travailleuses originaires de la Moldavie, du Mexique, du Venezuela, de l’Algérie, du Maroc, de la Tunisie et de la Colombie, entre autres. Le français devient alors un outil d’unité et d’égalité des chances. L’entreprise offre même des cours de français à ses employé(e)s pour faciliter leur intégration.

Des impacts concrets sur les pratiques
La francisation a aussi influencé des décisions technologiques. Par exemple, le choix d’un intranet s’est fait en tenant compte de la nécessité de proposer une interface entièrement en français, même si plusieurs employé(e)s sont bilingues. Ce type d’initiative permet de renforcer l’accessibilité et la cohésion interne.

Conclusion
L’exemple de SBB Structures démontre qu’un processus de francisation, bien que parfois perçu comme complexe, peut devenir une réelle opportunité de mobilisation interne. En soutenant activement l’usage du français et en favorisant l’intégration de ses employé(e)s, l’entreprise en tire de multiples bénéfices, tant sur le plan humain qu’organisationnel.

En misant sur la langue française comme vecteur d’unité et de collaboration, SBB Structures montre qu’il est possible de respecter les exigences légales tout en bâtissant une culture d’entreprise forte et inclusive.

Note

[1] « L’entreprise qui possède un certificat de francisation doit s’assurer que l’utilisation du français demeure généralisée à tous les niveaux. Elle doit remettre à l’Office, tous les trois ans, un rapport triennal sur l’évolution de l’utilisation du français dans l’entreprise (DOC, 177 Ko) (Charte de la langue française, article 146). » Source : Office québécois de la langue française.

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