Comment bien choisir une chaise de bureau?

Ergonome certifié, DESS, CCPE, WELL AP.

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En télétravail, les employés passent souvent des dizaines d’heures par semaine à leur poste de travail. Pour prévenir les troubles musculosquelettiques, ils ont donc avantage à se procurer une bonne chaise de bureau. Mais comment trouver le modèle parfait? Patrick Vincent, ergonome certifié et président de Vincent Ergonomie, dresse la liste des critères les plus importants à considérer dans ce domaine.

Un investissement payant

« Il faut s’attendre à payer un certain montant pour une chaise », affirme M. Vincent.

Selon l’ergonome, les chaises de qualité se vendent au moins 300 $, voire 400 $ ou 500 $. « Ce n’est pas possible de trouver une bonne chaise à 100 $. Ça n’existe pas », ajoute-t-il.

En effet, les mécanismes des chaises d’entrée de gamme manquent généralement de précision et les composantes, comme la mousse et les roues, sont habituellement de moins bonne qualité.

Découvrez pourquoi la chaise de gamer n’est pas nécessairement ergonomique. 

 

Les critères à considérer

Une bonne chaise de bureau devrait comporter plusieurs réglages permettant à l’utilisateur de l’ajuster correctement en fonction de son gabarit.

Le premier élément à considérer est la hauteur de l’assise. La hauteur de la chaise doit être ajustable. L’assise devra aussi être inclinable. Prêtez attention à la profondeur de l’assise. Celle-ci doit permettre de conserver l’équivalent de deux doigts entre le devant de l’assise et l’arrière du genou. Les chaises plus haut de gamme possèdent une assise coulissante permettant d’en régler la profondeur. En l’absence de cette option, il est parfois possible de choisir une assise plus courte.

Une bonne chaise devrait également être munie d’un dossier inclinable et ajustable en hauteur pour offrir plus de confort.

La chaise doit disposer d’appuie-bras ajustables afin de supporter les membres supérieurs.

« Un appuie-bras non réglable ne s’alignera pas bien avec la hauteur du coude. De plus, , les appuie-bras cogneront sur le bord du bureau lorsqu’on s’approchera de la table de travail », prévient M. Vincent.

Les appuie-bras de type « 4 D » sont à privilégier, car ils offrent quatre dimensions de réglage permettant d’ajuster :

  • La hauteur
  • La largeur au niveau de l’assise
  • La largeur au niveau des coussins
  • La profondeur des coussins.

Certaines chaises ont des appuie-bras qui en permettent la rotation, mais cette fonctionnalité n’est pas indispensable. Seulement certains travailleurs pourraient en avoir besoin selon leur morphologie.

Les roues sont souvent négligées, mais elles sont particulièrement importantes. Il existe deux types de roues :

  • Les roues dures. Il s’agit du modèle à privilégier pour les surfaces molles, comme le tapis. Utilisées sur les surfaces dures, ces roues ont tendance à trop rouler.
  • Les roues molles. Elles sont parfaites pour les surfaces dures, comme le bois franc. Sur des surfaces molles, ces roues ont de la difficulté à bien rouler.

Cela dit, il existe sur le marché des ensembles de roues qui permettent de changer facilement les roues d’une chaise.

La mousse de la chaise est un autre critère important à considérer. Il existe divers types de mousses et d’assemblage de mousses pour les assises qui offrent une fermeté et un confort différents. De façon générale, les personnes plus corpulentes auront besoin d’une assise plus ferme.

Et qu’en est-il de l’appuie-tête? « Ce n’est pas naturel d’appuyer sa tête sur un appuie-tête. On n’en a pas besoin quand on travaille à l’ordinateur. On est plus actif que ça », soutient le professionnel en ergonomie. Autrement dit, l’appuie-tête n’est pas un élément incontournable.

Les types de chaises

Sur le marché, vous retrouvez principalement trois types de chaises :

  • Opérateur (ou tâche). Ce type de chaise offre tous les réglages. Son dossier s’arrête à la hauteur de l’omoplate.
  • Exécutive (ou de président). Ce type de chaise peut offrir tous les réglages. On la reconnaît à son dossier plus haut, qui s’arrête souvent à la hauteur de la tête.
  • Secrétaire (ou dactylo). Ce type de chaise possède aussi habituellement tous les réglages. Cependant, le dossier est plus court, soit à la hauteur du milieu du dos environ. Ainsi, seul le bas du dos est appuyé.

En général, la chaise d’opérateur est le modèle qui convient le mieux aux télétravailleurs, car elle offre plus de réglages et un meilleur appui du dos.

« On devrait toujours choisir une chaise dont le dossier monte suffisamment haut, soit pour couvrir toute l’omoplate », mentionne M. Vincent.

La résistance

Les chaises sont faites dans une panoplie de matériaux. Quel que soit le tissu, il est néanmoins important d’en évaluer la qualité. Dans le domaine, les fabricants utilisent la notion de résistance aux doubles frottements.

Habituellement, des tissus de qualité résistent à au moins 150 000 doubles frottements, voire 200 000 ou 300 000.

Des chaises vraiment ergonomiques?

Certaines chaises se targuent d’être ergonomiques. Par contre, M. Vincent conseille d’être prudent avec cette appellation : « Un produit devient ergonomique lorsqu’il est utilisé dans son bon contexte ».

Les employés de bureau peuvent toutefois se fier à la certification BIFMA (Business and Institutional Furniture Manufacturers Association), une association de fabricants qui déterminent des protocoles de test rigoureux.

Quoi qu’il en soit, il est préférable d’essayer une chaise avant de l’acheter. Cela permet de tester les différents réglages, mais aussi de voir si la chaise épouse bien le corps.

« Il faut faire attention à faire la différence entre le confort instantané et le confort à long terme. Lorsqu’on s’assoit sur une mousse très molle, on peut se sentir enveloppé pendant un court laps de temps. Par contre, les mousses s’affaissent si on les utilise longtemps et le confort peut être dégradé », met en garde l’ergonome.

Avoir les bons outils pour être productif et en santé

En conclusion, M. Vincent croit qu’on ne devrait jamais lésiner au moment d’acheter une chaise de bureau. « Ça travaille toujours mieux avec les bons outils, et il faut mettre dans ses outils son poste de travail », conclut-il.

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